Caedes
Trier les articles

Criminels

Caedes > Criminels

Nombre de criminels du XIXe siècle ont sévi en toute quiétude des années durant, en dépit parfois d'un mode opératoire grossier, soutenus malgré elles par une médecine légale balbutiante et des méthodes d'enquête rudimentaires. Par ailleurs, dans cette société brutalement hiérarchisée et régie par un socle de valeurs morales ne souffrant aucune dissidence, retrouver l'agresseur ou l'assassin d'une victime modeste ou connue pour ses moeurs douteuses n'était souvent pas une priorité.

Martin Dumollard a allègrement profité de ce système, assassinant stratégiquement de jeunes servantes, bien conscient que la police ne s'acharnerait pas à résoudre de tels crimes. S'il n'avait pas commis l'erreur d'en agresser une près de chez lui, enivré par un sentiment de toute-puissance après des centaines de crimes impunis, qui sait jusqu'à combien de victimes le tableau de chasse du célèbre "tueur de bonnes" se serait étoffé ? Combien de meurtriers n'ont pas commis ce genre d'erreur et n'ont finalement jamais été pris ?

D'autres ont bénéficié autrement de ce contexte, Michel Durand, par exemple, symboliquement condamné à deux ans de prison pour avoir sauvagement poignardé plus d'une douzaine de fois un homme. Michel Durand était un citoyen irréprochable et un professeur estimé contraint d'occire l'amant de sa femme pour restaurer son honneur, valeur alors essentielle, la justice se devait donc d'être indulgente.

À la fois pour ce qui l'éloigne et le rapproche du nôtre, le XIXe siècle est fascinant. Les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets, du fait parfois des limites techniques de l'époque, d'autres fois du fonctionnement de la société. Le crime est une occasion parmi les plus spectaculaires d'explorer les différences.

Réinitialiser | Fermer

Index alphabétique (12)