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Geneviève France, 1851 - Allons enfants de la patrie...

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Geneviève France

En résumé
  • Année: 1851
  • Commune: Chézeaux
  • Département: Haute-Marne
  • Arme: Arme blanche, Poison (arsenic)
  • Sexe: Femme

Nous sommes en août 1851 à Chézeaux, village de six-cent âmes environ de la Haute-Marne où vivent les époux France. Le sieur France est propriétaire du Moulin de la Grange et son épouse, Geneviève, a fort à faire à la maison, ayant accouché six mois plus tôt de leur quatrième enfant ; le reste de la fratrie se compose de deux garçons de neuf et six ans, et d'une petite fille de quatre ans.

Ce quatrième enfant est éprouvant pour Geneviève France, éprouvant physiquement, elle a tout de même une quarantaine d'années, mais surtout nerveusement, la famille étant très pauvre ; lui donner le sein ne suffira bientôt plus, il sera alors une bouche de plus à nourrir, et elle peine déjà à nourrir les trois premiers. La chambre des enfants la tracasse également, les entasser dans ses quatre mètres carrés sera d'ici peu impossible.

Geneviève France ne voit pas comment faire face. La faim et la misère semblent inévitables...

Crimes de Geneviève France

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Le 29 août 1851, le nourrisson meurt subitement. Si cette tragédie était redoutée, la première année étant toujours à haut risque, la suite ne l'était pas.

Le 3 septembre, Geneviève France est retrouvée gisante par des passants devant le moulin familial, les bras et le cou tailladés. Consciente, elle marmonne une histoire d'assaillant en fuite. Les passants la portent à l'intérieur où un spectacle abominable les attend: les trois enfants ont été égorgés. Ils voient d'abord les deux garçons, et un peu plus loin, la petite Sophie. Obligés de marcher sur leur sang maculant le sol, ils allongent Geneviève France et pansent ses blessures.

Averti, le maire de Chézeaux se rend à son chevet. Elle se montre plus loquace. Le meurtrier portait une longue barbe et a pris la fuite en direction du bois de Coiffy lorsqu'elle a brandi à son tour un couteau. Mais le maire n'y croit pas. Ses entailles sont trop longues, trop précises. Il en est persuadé, Geneviève France a tué ses trois enfants et a voulu en finir, mais secourue, elle a improvisé cette histoire.

Le temps de tirer l'affaire au clair, des gardes sont postés au moulin.

La nuit même, elle leur avoue avoir égorgé ses trois enfants et empoisonné le cadet à l'arsenic.

Procès de Geneviève France

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Le procès s'ouvre le 5 novembre 1851.

Piètrement vêtue, sa cicatrice au cou masquée par une frusque, souvent tête baissée et éplorée, Geneviève France est à tous égards misérable.

En plus des aveux, l'arme du crime a été retrouvée. Elle a utilisé le rasoir de son mari, jeté ensuite dans le bief du moulin. Le cour d'eau a été asséché, le rasoir est alors apparu et le sieur France l'a reconnu.

L'état mental de l'accusée est au coeur des débats. Son avocat plaide la "monomanie accidentelle", autrement dit la folie passagère, déclenchée par sa peur de l'avenir. Il est en partie entendu. Geneviève France est reconnue coupable mais avec circonstances atténuantes. Condamnée aux travaux forcés à perpétuité, elle échappe à la guillotine.

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Publié par sur Caedes le 09-02-2024

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