Nous sommes en juin 1896 à Rome, où séjourne jusqu'à la fin du mois le compositeur André Bloch, alors âgé de vingt-trois ans. Sa mère vient d'arriver de France afin de découvrir un peu l'Italie à ses côtés, mais sans trop le déranger dans son travail, elle s'est donc installée seule dans une pension de famille et le retrouve quotidiennement à l'occasion du déjeuner.
Le 12 juin, un événement extraordinaire bouleverse néanmoins cette routine. Madame Bloch arrive paniquée chez son fils vers huit heures du matin, avec un récit devant le marquer pour le reste de sa vie.
Une heure plus tôt, faisant sa toilette, elle fut surprise par l'apparition du jeune René, son neveu de 14 ans censé être en France. Après avoir regardé fixement sa tante, il a a ri aux éclats et s'est écrié: "Mais oui, je suis bien mort !". Et s'est volatilisé...
Abasourdi par cette histoire, André Bloch console péniblement sa mère et s'efforce durant les jours suivants de lui changer les idées.
À la fin du mois de juin, comme prévu, ils rentrent ensemble à Paris. À peine arrivée, madame Bloch tient à se rendre au 31 rue de Moscou pour voir son neveu. Mais elle ne le verra pas, il est décédé le 12 juin, emporté par une péritonite. Durant son agonie, il n'a eu de cesse de réclamer sa tante.
De retour chez lui, André Bloch couche sur le papier cette histoire dans une lettre adressée à une connaissance éminente, Camille Flammarion, scientifique de renom au penchant bien connu pour le spiritisme. Il est formel, sa mère ignorait tout de l'état de santé de son neveu ; le garçon est tombé malade après son départ pour l'Italie et ne pensant pas leur fils mourant, ses parents ne l'ont pas mentionné dans leur correspondance pour ne pas inquiéter inutilement sa tante.
André Bloch n'évoquera ensuite plus jamais cette parenthèse paranormale, décédant le 7 août 1960, à 87 ans.
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Source de l'article
- L'inconnu et les problèmes psychiques, Camille Flammarion: pages 70-71
